Question de se mettre dans l'ambiance, un mémoire de voyage est à l'agenda lecture avant notre arrivée en Inde : Holy Cow (litt. Les Vaches Sacrées, ISBN 1-86325-326-2), de Sarah Macdonald. Ce dernier raconte les mésaventures d'une Australienne qui s'était juré d'haïr ce pays à jamais après avoir bourlingué le sous-continent indien, mais qui s'est fait prédire par un mendiant de l'aéroport lors de son retour à la maison qu'elle reviendrait un jour en Inde. Pour les curieux!
Slumdog millionnaire. C'est la première image qui nous vient en tête lorsqu'on parle de Mumbai (Bombai), depuis que le film oscarisé a été vu en Occident. Le nom de la ville, de même qu'une grande partie des immeubles de l'époque britannique, ont été changés pour refléter l'origine marahte des lieux, depuis qu'un parti nationaliste est arrivé au pouvoir à la mairie. Tandis qu'on surplombait l'aéroport question d'attendre notre tour sur le tarmac, il nous a été possible de voir l'étendue de ces bidonvilles, et leur contiguité avec les gratte-ciels fournit un contraste qui représente bien l'Inde d'aujourd'hui, en continuité avec l'époque des maharadjahs ou du Raj britannique. Avec le prix du terrain au m2 qui est l'un des plus élevés au monde, pas étonnant que les bidonvilles de Mumbai soient dans la mire de plusieurs spéculateurs fonciers. Mais c'est également un lieu de résidence parfaitement organisé, et beaucoup de travailleurs des bureaux du centre-ville retournent le soir dans leur bidonville retrouver la vie qui leur plaît. On vous parie que ce sont les spéculateurs qui vont gagner, et que les bidonvilles et leurs habitants ne seront que déplacés...
Plein de contrastes donc. Comme cette jungle à l'intérieur de la ville étendue, où 7 personnes sont décédées d'attaques de léopards dans les six derniers mois, parce que la réserve faunique est limitrophe à la ville et qu'on peut squatter un peu de terrain au risque de sa propre vie, et que le laxisme des autorités pour cloturer ou re-cloturer le parc sur toute sa périphérie est évident. 
Ou cette jeune fille équilibriste de la qualité de ceux embauchés par le Cirque du Soleil, qui surfe sur une corde pour quelques roupies glanés aux touristes ébahis. Ou le prix d'un repas ou d'un thé, selon qu'il se situe dans un restaurant visant la clientèle occidentale ou locale, qui se multiplie par 20!
Le contraste avec les autres pays vient également du son ahurissant de la circulation, chaque camion possède son écriteau "Horn, please", incitant les autres conducteurs de tout véhicule motorisé ou non à abuser systématiquement du klaxon, comme s'ils ne le faisaient pas déjà...Vive les bouchons pour dormir!
Notre arrivée à Mumbai coïncidait également avec la Fête de la République, et d'une grève des chauffeurs d'une compagnie de taxi. Lorsqu'on aime l'action, on est servis à souhait ! Mais cela nous a donné l'opportunité de voir les feux d'artifices au dessus de la mer d'Arabie du balcon de notre hôtel.
Lors de notre visite du quartier touristique, il nous a été donné de voir les endroits où les attentants terroristes ont été perpétrés, et d'y lire une plaque commémorative à la mémoire des innocentes victimes. Qu'on le veuille ou non, il y aura toujours une petite pensée pour un risque éventuel de récidive. Tout comme le cas plébiscisé du viol et meurtre de cette jeune indienne nous incite à plus de prudence. Soyez sans crainte, on est sur nos gardes!
